Faibles majorités pour la réforme de l’AVS, opposition à l’initiative sur l’élevage intensif en tête

À deux semaines du scrutin fédéral du 25 septembre 2022, les deux réformes de l’AVS seraient adoptées à une faible majorité (56 % et 55 % de oui). En raison de la forte polarisation entre les sexes ainsi qu’entre les partis de gauche et les partis bourgeois, la mobilisation le dimanche de votation sera déterminante pour l’issue du scrutin. C’est pourquoi les résultats du sondage doivent être interprétés avec prudence. En ce qui concerne l’initiative sur l’élevage intensif, l’opposition augmente de 11 points à 60 %. La loi fédérale sur l’impôt anticipé, quant à elle, recueille toujours une majorité de non.

Zurich, le 14 septembre 2022 – 20 Minuten et Tamedia viennent de réaliser sur leurs portails d’actualités la troisième vague du sondage, tous titres confondus, en prélude aux votations fédérales du 25 septembre 2022. Les 7 et 8 septembre, 17 377 personnes dans toute la Suisse ont participé à ce sondage en ligne, dont la marge d’erreur est de 1,2 point de pourcentage.

Nouvelle baisse du soutien à l’initiative sur l’élevage intensif

Avec 60 %, l’opposition à l’initiative sur l’élevage intensif est désormais nettement plus importante que le pourcentage de voix favorables, à 39 %. Le soutien baisse donc de 9 points de pourcentage par rapport à la vague de sondage d’il y a deux semaines, alors que le rejet progresse de 11 points. Le projet est davantage soutenu par les femmes, même si celles-ci s’y opposent à une majorité de 52 %. L’initiative est accueillie favorablement par les citadin-e-s et l’électorat des Verts, du PS et du PVL. Les électeur-rice-s de l’UDC, du PLR et du Centre ainsi que la population rurale y sont clairement opposé-e-s. 

L’argument le plus souvent invoqué par les défenseur-euse-s du projet est que la majorité des animaux sont élevés en grands groupes dans des espaces confinés et n’ont généralement pas accès à l’extérieur. Une telle situation doit changer. Pour les opposant-e-s, l’argument le plus pertinent est que la Suisse possède déjà une des lois les plus rigoureuses sur la protection des animaux et peut donc se passer de nouvelles prescriptions.

Une faible majorité en faveur de la hausse de la TVA (réforme de l’AVS) 

À l’heure actuelle, 56 % des votant-e-s s’exprimeraient en faveur de la première partie de la réforme de l’AVS, le financement additionnel par le biais de la TVA, alors que 42 % y sont opposé-e-s et que 2 % ne se prononcent pas. Au cours de la campagne, le modèle de décalage dans le financement additionnel s’est rapproché de celui du deuxième projet de l’AVS portant sur l’âge de la retraite des femmes, ce que confirme la dernière vague de sondage. Les femmes rejettent à une très faible majorité le relèvement de l’âge de la retraite (51 % de non), alors que les hommes s’expriment clairement en faveur du financement additionnel (65 % de oui). Une nette majorité des sympathisant-e-s du Centre, du PLR et du PVL est favorable à la hausse de la TVA, tandis que l’électorat de gauche et les Verts rejettent ce projet. Le soutien est également plus important en Suisse alémanique et, en termes de classes d’âge, chez les retraité-e-s.

L’argument principal des défenseur-euse-s du projet est que le relèvement de la TVA touche toutes les générations et que, de ce fait, les personnes exerçant une activité lucrative ne sont pas les seules à contribuer à la protection de l’AVS. Les deux arguments les plus convaincants des opposant-e-s au projet sont, d’une part, la hausse des prix et le fait qu’une hausse de la TVA abaisserait encore le pouvoir d’achat et, d’autre part, l’emploi des bénéfices de la Banque nationale comme source de financement alternative.

Faible soutien également au passage à 65 ans de l’âge de la retraite pour les femmes (réforme de l’AVS)

Pour la deuxième partie de la réforme de l’AVS, qui prévoit le relèvement de l’âge de la retraite pour les femmes, il y a peu de changements entre la deuxième et la troisième vague de sondage. En vertu de la dernière vague de sondage, 55 % des personnes interrogées soutiennent la loi (44 % sont contre et 1 % ne se prononcent pas sur leurs intentions de vote). Les femmes rejettent le relèvement de l’âge de la retraite (58 % de non), alors que les hommes y souscrivent largement (70 % de oui). Les électeur-rice-s de gauche et des Verts sont très nettement hostiles à cette réforme de l’AVS, alors que les valeurs de soutien les plus élevées se rencontrent auprès de la base du PLR. Le relèvement de l’âge de la retraite est également soutenu en Suisse alémanique (58 % de oui), mais il est rejeté par les 50-64 ans (52 % de non).

Cette différence d’appréciation du projet s’explique par les avis divergents sur l’égalité entre hommes et femmes. L’argument majeur des défenseur-euse-s est que l’harmonisation de l’âge de la retraite se justifie par l’égalité croissante entre hommes et femmes. De leur côté, les détracteur-rice-s rejettent le projet en avançant justement une égalité insuffisante entre hommes et femmes. L’argument principal des opposant-e-s au projet est que cette réforme vise à faire des économies aux dépens des femmes, alors que celles-ci touchent déjà une rente inférieure d’un tiers à celle des hommes.

Loi fédérale sur l’impôt anticipé: 12 % d’indécis

Pour la loi fédérale sur l’impôt anticipé, le camp du «oui» augmente et passe à 40 % (contre 34 % à la deuxième vague de sondage). La part de votes défavorables reste stable à 48 %. Pour cette troisième vague de sondage, le camp du «non» à ce projet est donc plus nombreux que le camp du «oui», tandis que 12 % des personnes interrogées ne se prononcent toujours pas sur leurs intentions de vote. Par rapport à la deuxième vague de sondage, la part des indécis-e-s a baissé de 5 %. La loi est très nettement rejetée par le camp de la gauche et des Verts, et ne bénéficie que du soutien majoritaire des sympathisant-e-s du PLR. Les opposant-e-s sont davantage représenté-e-s en Suisse romande et dans les villes.

Les défenseur-euse-s de ce projet le soutiennent notamment parce qu’ils estiment que le seul effet de l’impôt anticipé est d’offrir des recettes fiscales et des emplois à l’étranger. Pour les opposant-e-s, l’argument le plus pertinent est la référence à la source de l’impôt: selon eux/elles, la suppression de l’impôt anticipé constitue un nouveau projet fiscal qui avantage unilatéralement le capital aux dépens de la population.

Des sondages approfondis

Les sondages 20 minutes/Tamedia en vue des votations sont réalisés en collaboration avec LeeWas. Ils modélisent les données du sondage en fonction de variables démographiques, géographiques et politiques afin que l’échantillon corresponde à la structure des votants. La plausibilité des réponses est vérifiée selon une méthode en plusieurs étapes. En règle générale, environ 15% des participations ne sont pas prises en compte à titre de précaution en raison de la présence d'un ou de plusieurs facteurs d'alerte. Les résultats sont aussitôt analysés pour que les quotidiens et les plateformes de News de Tamedia et de 20 minutes puissent s’appuyer sur eux afin de rédiger rapidement des articles rigoureux. De plus amples informations ainsi que le rapport détaillé relatif au sondage peuvent être consultés sur le site tamedia.ch

Médias participants

Suisse romande: 20 minutes, 24 heures, Tribune de Genève, lematin.ch et Le Matin Dimanche;

Suisse alémanique: 20 Minuten, BZ Berner Zeitung, Der Bund, Tages-Anzeiger, Basler Zeitung, SonntagsZeitung et ZRZ Zürcher Regionalzeitungen; 

Tessin: 20 minuti