Faible majorité en faveur de la réforme de l’AVS, baisse du soutien à l’initiative sur l’élevage intensif

Près de quatre semaines avant les votations du 25 septembre 2022, les deux projets concernant la réforme de l’AVS seraient adoptés, bien qu’à une faible majorité. En revanche, le soutien à l’initiative sur l’élevage intensif s’est tassé, et la tendance donne à penser que le résultat sera négatif. Pour la loi fédérale sur l’impôt anticipé, le camp du «non» l’emporte, mais la proportion d’indécis reste très élevée.

Zurich, le 31 août 2022 – 20 Minuten et Tamedia viennent de réaliser sur leurs portails d’actualités la deuxième vague de leur sondage, tous titres confondus, organisé en prélude aux votations fédérales du 25 septembre 2022. Les 24 et 25 août, 15 718 personnes dans toute la Suisse ont participé à ce sondage en ligne dont la marge d’erreur est de 1,3 point de pourcentage.

Baisse spectaculaire du soutien à l’initiative sur l’élevage intensif

Si les votations avaient lieu aujourd’hui, 48% des votants seraient favorables à l’initiative sur l’élevage intensif (49% y sont opposés et 3% ne dévoilent pas encore leurs intentions de vote). Le soutien baisse donc de 7 points de pourcentage par rapport à la première vague de sondage, alors que le rejet progresse de 6 points. Lors de la première vague de sondage début août, l’initiative bénéficiait encore du soutien de 55% des votants.

Cette évolution, typique des initiatives, devrait se poursuivre. Comme pour d’autres projets, elle révèle un fossé entre les sexes: l’initiative sur l’élevage intensif est soutenue par les femmes (56% de oui) et rejetée par les hommes (59% de non), et jouit également de l’appui des citadins et des électeurs des Verts, du PS et des Vert’libéraux, alors que ceux de l’UDC, du PLR et du Centre ainsi que la population rurale y sont opposés. L’argument le plus souvent invoqué en faveur de l’initiative est qu’une grande partie des animaux sont élevés en grands groupes sur une surface restreinte et généralement sans accès à l’extérieur, ce à quoi il convient de remédier. Pour les opposants, l’argument le plus pertinent est que la Suisse possède déjà une des lois sur la protection des animaux les plus rigoureuses et peut donc se passer de prescriptions supplémentaires.

Faible majorité pour les projets concernant l’AVS

À l’heure actuelle, 54% des votants s’exprimeraient en faveur de la première partie de la réforme de l’AVS, le financement additionnel par le biais de la TVA, alors que 43% y sont opposés et que 3% ne se prononcent pas. Le soutien a donc diminué ces dernières semaines, puisque début août, lors du premier sondage de 20 Minuten et de Tamedia, 58% étaient encore en faveur du financement additionnel alors que 38% y étaient hostiles.

L’argument principal des défenseurs du projet est que le relèvement de la TVA touche toutes les générations et que, de ce fait, les personnes exerçant une activité lucrative ne sont pas les seules à contribuer à la protection de l’AVS. L’argument le plus convaincant du camp adverse renvoie aux bénéfices de la Banque nationale en tant que source de financement alternative. 

Pour la deuxième partie de la réforme de l’AVS, qui prévoit le relèvement de l’âge de la retraite pour les femmes, le soutien reste relativement stable par rapport au premier sondage: 52% y sont favorables, 47% y sont opposés et 1% sont toujours indécis. Ce projet génère une forte polarisation entre les sexes ainsi qu’entre les partis de gauche et les partis bourgeois. Les femmes rejettent le relèvement de l’âge de la retraite (63% de non), alors que les hommes y souscrivent largement (70% de oui). Les électeurs de gauche et écologistes sont très nettement hostiles à cette réforme de l’AVS, alors que les valeurs de soutien les plus élevées se rencontrent auprès de la base du PLR. L’argument majeur des défenseurs est que l’harmonisation de l’âge de la retraite se justifie par l’égalité croissante entre hommes et femmes. Les opposants, pour leur part, rejettent le projet principalement parce que l’AVS 21 vise à faire des économies aux dépens des femmes, alors que celles-ci touchent déjà une rente inférieure d’un tiers à celle des hommes.

Impôt anticipé: le camp du non l’emporte toujours

S’agissant de la loi fédérale sur l’impôt anticipé, le pourcentage des voix favorables progresse de quatre points lors du deuxième sondage, pour atteindre désormais 34%. Le camp du «non» continue à le devancer nettement, avec 49% des voix, mais il convient de relever que 17% des personnes interrogées ne se prononcent toujours pas. Ce pourcentage très élevé d’indécis montre que la formation de l’opinion sur ce projet est encore assez peu avancée. La loi est très nettement rejetée dans le camp écologiste et à gauche, et ne recueille pour l’instant la majorité que parmi les sympathisants du PLR. La modification de l’impôt anticipé est davantage soutenue par les hommes et par les électeurs de plus de 65 ans. Les opposants sont davantage représentés en Suisse romande et dans les villes. 

Les défenseurs de ce projet le soutiennent notamment parce qu’ils estiment que le seul effet de l’impôt anticipé est d’offrir des recettes fiscales et des emplois à l’étranger. L’argument principal des opposants est que la suppression de l’impôt anticipé constitue un nouveau projet fiscal qui avantage unilatéralement le capital aux dépens de la population.

Des sondages approfondis

Les sondages 20 minutes/Tamedia en vue des votations sont réalisés en collaboration avec LeeWas. Ils modélisent les données du sondage en fonction de variables démographiques, géographiques et politiques afin que l’échantillon corresponde à la structure des votants. La plausibilité des réponses est vérifiée selon une méthode en plusieurs étapes. En règle générale, environ 15% des participations ne sont pas prises en compte à titre de précaution en raison de la présence d'un ou de plusieurs facteurs d'alerte. Les résultats sont aussitôt analysés pour que les quotidiens et les plateformes de News de Tamedia et de 20 minutes puissent s’appuyer sur eux afin de rédiger rapidement des articles rigoureux. De plus amples informations ainsi que le rapport détaillé relatif au sondage peuvent être consultés sur le site tamedia.ch

Médias participants

Suisse romande: 20 minutes, 24 heures, Tribune de Genève, lematin.ch et Le Matin Dimanche;

Suisse alémanique: 20 Minuten, BZ Berner Zeitung, Der Bund, Tages-Anzeiger, Basler Zeitung, SonntagsZeitung et ZRZ Zürcher Regionalzeitungen; 

Tessin: 20 minuti